Nouvellement embauchée à titre de traductrice français-espagnol dans une usine employant des ouvriers guatémaltèques, une jeune femme entreprend avec ces derniers une résistance quotidienne pour lutter contre l'exploitation dont ils sont victimes.

Ariane Bélanger revient dans le village où elle a grandi pour exercer le métier d’interprète auprès de travailleurs saisonniers guatémaltèques embauchés dans une usine de transformation alimentaire. Fragilisée émotionnellement et économiquement depuis sa rupture amoureuse encore récente, la jeune femme met le pied dans un univers cruel, souvent à la frontière de la légalité, où la misère et l’exploitation sont monnaie courante. Sur le terrain, à la tête des opérations, se trouve Stéphane Cournoyer, un homme au fort caractère sur qui repose toute la pression du rendement attendu par les patrons de l’usine qui sont basés en France.

Premier long-métrage de Pier-Philippe Chevigny, Richelieu entend lever le voile sur les conditions de vie difficiles des travailleurs étrangers au Québec. Le film comprend plusieurs rebondissements dramatiques sensationnels. Une scène du dénouement adopte une esthétique près du documentaire et amène le spectateur aux premières loges des urgences dans un centre hospitalier. Le traitement plus cru et le climat de tension de ce segment appellent à la réserve. Finalement, les émotions vives qu’éprouvent les personnages sont traduites dans certains dialogues par une poignée de jurons.